Historique
Depuis plus de 20 ans, les programmes d’expression créatrice en milieu scolaire contribuent au bien-être et à la résilience des jeunes immigrants et réfugiés. Ces programmes ont été développés suite à de travaux portant sur les déterminants du risque et de la protection pour les enfants immigrants et réfugiés au Québec. Ces travaux avaient conduit à deux constats. Le premier concerne la spécificité des facteurs de risque et de protection pour les enfants immigrants et réfugiés, qui ne vivent pas les mêmes sources d’adversité que les enfants québécois en raison des traumas, des séparations et des pertes associées à la migration, de la discrimination vécue et des questions identitaires qui se posent après l’établissement. Le deuxième constat fait référence à la sous-utilisation des services en santé mentale par les populations immigrantes et réfugiées. Suite à ces constats et en s’appuyant sur la littérature internationale qui recommande que les écoles soient au cœur des interventions en santé mentale, l’équipe a développé des programmes d’intervention et de prévention en milieu scolaire axés sur l’expression créatrice.
Les écoles étant le point de contact principal entre les enfants immigrants et la société d’accueil, elles sont en très bonne position pour mettre en place des programmes de promotion de la santé mentale fondés sur des principes écologiques qui accroissent la capacité des jeunes à s’adapter à leur nouvelle vie. Les travaux de l’équipe conceptualisent le rôle de l’école comme espace intermédiaire, point de rencontre entre la société et la maison (entre la culture d’origine et celle de la société hôte, entre diverses communautés d’appartenance). Cet espace met en jeu les liens entre le monde de l’enfant (celui qui lui est personnel et celui qui lui est transmis) et le monde externe. Les programmes de prévention et d’intervention développés par l’équipe misent sur cette position de médiation de l’école qui lui confère un potentiel de transformation, non seulement sur le plan du développement de l’enfant mais aussi pour:
- Contrer les dynamiques d’exclusion en devenant un lieu facilitant une certaine appropriation du pouvoir pour les familles et les jeunes
- Faciliter la rencontre de l’autre et le vivre ensemble
- Soutenir l’intégration d’un passé souvent lourd de pertes et de traumatismes en ouvrant des espaces d’expression
Ces programmes d’expression créatrice s’adressent aux enfants qui vivent diverses formes d’adversité et de précarité, et en particulier à ceux issus de familles immigrantes et réfugiées qui se retrouvent en milieux défavorisés sur le plan socioéconomique.
De nombreuses publications scientifiques sur les programmes d’expression créatrice ont été publiés dans les 20 dernières années.
Consultez la page publications pour y accéder.
Pourquoi l’art?
Le jeu et l’expression artistique sont couramment utilisés auprès des jeunes en milieu scolaire ou thérapeutique. Plus précisément, les bienfaits les plus souvent rapportés des méthodes de thérapie axées sur l’expression créatrice sont une amélioration de l’estime de soi, l’expression des émotions, la résolution de problèmes et de conflits. Les activités d’expression créatrice constituent un outil intéressant pour travailler avec les enfants immigrants sur la construction du sens autour de leur expérience et élaborer les enjeux liés à la multiplicité des identités ou à un vécu de discrimination raciale. Dans le cas des enfants réfugiés, les activités créatrices facilitent l’élaboration des pertes multiples et les traumatismes, directs ou transmis de façon transgénérationelle.
Notre équipe
Notre équipe de consultation et d’intervention est constituée de cliniciens, d’artistes et de chercheurs appartenant à plusieurs disciplines. Cette multidisciplinarité permet de répondre aux besoins spécifiques des milieux dans lesquels nous intervenons.
Pour plus d’information sur nos projets, contactez :
Claire Lyke M.Sc.
Coordonnatrice de projets
claire.lyke.ccomtl@ssss.gouv.qc.ca